CardioParc, un nouveau concept de consultations en cardiologie dans le Rhône
Grâce à un préquestionnaire médical en ligne et à la délégation de tâches, ce centre, basé à Villeurbanne, peut proposer des rendez-vous en moins de dix jours aux patients. Un autre centre du même modèle devrait ouvrir autour de Lyon en 2020.
in se concentre sur la consultation avec le patient. Cette pratique permet de réduire fortement les délais d’attente pour avoir un rendez-vous. « C’est l’avenir : tout le monde y va », s’enthousiasme le cardiologue Fadi Jamal, qui l’a appliqué à sa spécialité. Mais pour lui, la clé de la réussite réside aussi « dans le système numérique » adossé au concept.
« Le patient est connu avant d’arriver »
Le Dr Jamal a, en effet, commencé par lancer la plateforme IzyCardio, en 2016. Proposée à tous les cardiologues, elle comprend plusieurs outils, dont un questionnaire de préconsultation à remplir par le patient, qui permet d’évaluer le risque cardio-vasculaire, d’identifier certaines urgences et d’anticiper les examens à réaliser. « Le patient est ainsi connu avant d’arriver », explique Fadi Jamal.
L’ouverture du centre de consultations Cardioparc, en avril dernier à Villeurbanne, n’a été « que la prolongation physique de ce modèle, basé sur beaucoup de numérique et beaucoup d’humain », poursuit le cardiologue.
30 patients reçus par jour
Grâce à la préconsultation, le patient bénéficie d’un « rendez-vous qualifié » entre six à dix jours. En deçà, des plages sont réservées aux rendez-vous non programmés (10 % par jour). Au centre, quatre personnes – deux infirmières, une assistante, un technicien – gèrent les patients.
Les infirmières peuvent réaliser les électrocardiogrammes, mais le Dr Jamal mise aussi sur l’extension à d’autres délégations de tâches, comme la réalisation des échographies cardiaques. Cette organisation lui permet de recevoir jusqu’à 30 patients – « sans sacrifier la qualité », assure-t-il – contre 12 à 15 auparavant.
Après un 2e centre, qui doit voir le jour début 2020 « pas très loin de Lyon », le Dr Jamal vise l’ouverture d’une quarantaine de centres de ce type en France d’ici à 2023. Si ce premier centre pilote a ouvert à proximité de la clinique du Parc, c’était pour garantir une image de « sécurité ».
Les autres ont vocation à s’installer en périphérie de villes, dans des locaux moins chers, si possible en liaison avec des maisons de santé, et d’accès facile pour les patients. « Quand on sait que des patients viennent de Bourgoin (Isère) où il y a six mois d’attente et même de Lons-le-Saunier (Jura) où il y a 9 mois d’attente, il y a de quoi faire un modèle attractif », estime le Dr Jamal.
Côté recrutement, le cardiologue espère répondre aux attentes de ses jeunes confrères en leur proposant un emploi salarié à 35/40 heures par semaine, mais pouvant évoluer grâce à l’actionnariat.